Sur la Ligne - L'intégrale (French Edition) by Bridget Page

Sur la Ligne - L'intégrale (French Edition) by Bridget Page

Auteur:Bridget Page [Page, Bridget]
La langue: fra
Format: epub
Éditeur: UNKNOWN
Publié: 2016-12-05T23:00:00+00:00


Chapitre 16

Emma

J’ai couru à perdre haleine, droit devant moi, jusqu’à ce que mes jambes n’en puissent plus, jusqu’à ce que mes poumons frôlent l’implosion. Je n’ai pas pleuré, je me suis juste sentie effroyablement méprisable. Mes jours et mes nuits me semblent évoluer sur le même tempo : la honte à chaque instant. Honte de ce que j’ai fait, de ce que l’on m’a fait, de ce que mon cerveau imagine pour moi chaque nuit, de me jeter à la tête d’un homme en le suppliant de ne pas m’abandonner, alors qu’il ne fait pas le moindre cas de moi. Quoi que je fasse, depuis mon entrée dans cette banque, tout me ramène à la même chose : le déshonneur, l’indignité, l’ignominie.

Appuyée contre un arbre, tentant de retrouver mon souffle, je songe à Constant et à cette fille, cette gamine, qu’il embrassait en plein milieu de la rue, en sachant pertinemment que je le regardais. Il a voulu m’envoyer un message clair : tu ne m’intéresses pas. Lâche-moi !

Seulement voilà, je n’y crois pas. Je me refuse à croire qu’il ne ressent rien pour moi, ne fût-ce que de l’amitié. Il était réellement heureux de me revoir, l’autre soir. Notre conversation était agréable et son regard ne trompait pas. Il me dévorait littéralement. Quant à moi, je n’avais envie que d’une chose : le voir me prendre dans ses bras et me serrer contre lui. Mais, lorsque mon vœu s’est enfin réalisé, il a pris la fuite. J’ai perçu la chaleur de son corps contre moi, j’ai respiré son odeur, j’ai effleuré sa peau de mes lèvres un bref instant et je me suis sentie à ma place, pour la première fois depuis la banque.

Le Dr Clinchamps m’a aidée à comprendre pourquoi j’ai tant besoin des bras de Constant. Ils sont le havre de paix me permettant d’oublier, un instant, celui qui me manquera à jamais et celui qui me hante et me révulse. Bien entendu, je n’ai pas nommé le négociateur du R.A.I.D., j’ai juste parlé d’un homme rencontré lors de la prise d’otage, laissant planer le doute sur son identité : le psychiatre a supposé qu’il s’agissait de l’un de mes compagnons de captivité, et je ne l’ai pas détrompé, sans pour autant lui donner raison. Mon sauveur a, me semble-t-il, bien assez de problèmes avec sa soudaine notoriété, et j’imagine sa hiérarchie particulièrement irritée de le voir faire la une de tous les journaux et magazines depuis quelques jours.

Les bras de Constant sont purs. Je ne me sens pas sale lorsqu’il me tient contre lui. Je suis en sécurité. Il n’y a pas de perversité dans sa manière de me toucher, de m’effleurer. Il n’y a que tendresse et déférence.

Aimerais-tu que, cette nuit, je me montre doux ?

La nuit dernière, Stan a été doux. J’ai cru qu’en m’abandonnant à ses caresses, les choses seraient moins atroces et mon réveil plus facile. Mais j’avais tort. Ce matin, comme tous les autres matins, mon estomac s’est retourné au souvenir de ces heures nocturnes.



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